Les violences faites aux femmes en Russie : point de situation dans un contexte d’aggravation généralisée

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Le confinement, plus ou moins strict, mis en place dans de nombreux pays pour faire face à la pandémie de Covid-19, a engendré une augmentation des violences intra-familiales – aussi bien entre conjoints et à l’encontre des enfants – et accru la difficulté pour les autorités et les associations pour identifier et venir en aide aux victimes.

L’occasion de faire le point sur les violences faites aux femmes en Russie, où la situation est déjà dramatique en temps normal et tend même à se détériorer, comme en témoigne la fameuse « loi sur les gifles » qui avait fait débat il y a maintenant trois ans.

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« Il faut développer le muscle de l’ambition chez les femmes »

Rencontre avec Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada en France

Le 6 mars dernier, Femmes & Diplomatie, association créée en 2008 pour étudier et améliorer la place des femmes au Quai d’Orsay, a invité Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada en France, à venir partager son expérience.

Son regard d’outre-Atlantique ouvre des perspectives sur la manière de mener le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette diplomate et ancienne femme d’affaires de 51 ans, pleine d’humour, d’énergie et d’optimisme, nous a fait bénéficier de ses conseils pour faire progresser la place des femmes dans la société en général et dans la diplomatie en particulier.

Vu du Canada

43 % des chefs de missions diplomatiques du Canada sont des femmes. 50 % des ambassadeurs canadiens dans les pays du G7 sont des ambassadrices. La première ambassadrice du Canada a été nommée en 1959.

Des données à mettre en parallèle avec la situation en France : 24 %, aucune, 1972.

Pour progresser, Isabelle Hudon considère que l’approche par les droits, sur laquelle le débat français se concentre largement, est insuffisante. Elle propose un changement de point de vue et une approche éminemment pragmatique de la place des femmes dans la société.

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« Loi sur les gifles » en Russie : sommes-nous tombés dans un piège ?

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Le 7 février 2017 Vladimir Poutine a promulgué une nouvelle loi concernant les violences intrafamiliales, décrites par les médias français comme « dépénalisant » les violences domestiques. Que dit exactement ce nouveau texte, quels changements apporte-t-il ? Quelles sont les conséquences et quel est le poids du contexte politique en Russie ? Pourquoi en a-t-on tant parlé en France ? Et pour commencer, que dit la législation française à ce sujet ?

Selon le code pénal, les violences n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail (ITT) commises par un parent ou par un conjoint ou ex-conjoint sont passibles de trois ans d’emprisonnement et de 45000 € d’amende. En pratique ces violences sans ITT non répétées ne sont que rarement  dénoncées et a fortiori jugées. En revanche elles seront prises en compte dans un jugement pour violences domestiques répétées.

Une grande victoire du mouvement féministe est que le droit français distingue les violences avec ou sans ITT par un conjoint ou ancien conjoint, des violences dites classiques. Ainsi, l’État reconnaît le caractère systémique et culturel des violences faites aux femmes, leur dimension particulière d’un point de vue psychologique et sociologique, et l’importance de la protection des victimes, particulièrement vulnérables. Enfin la loi française distingue les violences conjugales et les violences dites éducatives.

Jusqu’à l’été 2016, la législation russe ne prenait pas en compte les relations entre auteurs et victimes pour qualifier les infractions et déterminer les sanctions applicables. Les violences, y compris celles n’ayant pas entraîné de séquelles, relevaient du droit pénal et les sanctions pouvaient être assez élevées. Le 3 juillet 2016 la Douma a adopté une loi dépénalisant les violences n’ayant pas entraîné de séquelles, qui relevaient dès lors du droit administratif, ce que l’on pourrait comparer aux contraventions en droit français. Cependant, les violences fondées sur certains motifs (idéologique, religieux, racial…) ainsi que les violences entre proches, faisaient exception et étaient maintenues dans le Code pénal. Ainsi de facto pour la première fois en Russie les relations particulières entre auteur et victime constituaient une circonstance aggravante. Les féministes russes avaient vu là une avancée, de facto, vers une reconnaissance par le droit russe du caractère systémique des violences domestiques.

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Russie : la « loi sur les gifles », une menace pour les femmes battues

En Russie, les violences domestiques sont en passe d’être dépénalisées. Le 25 janvier, les députés ont approuvé à une écrasante majorité un projet de loi prévoyant un allègement des peines en cas de violence domestique. Les partisans du texte, surnommé « loi sur les gifles », disent vouloir ainsi préserver le droit des parents à punir leurs enfants et réduire la capacité de l’État à se mêler de la vie familiale. Mais les organisations féministes y voient un encouragement aux mauvais traitements.

J’étais l’invitée de l’émission Focus de France 24 le 26 janvier.

Interview France 24 Focus

In English: interview France 24 Focus

La Moldavie : marionnette de l’Union européenne et de la Russie

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La Moldavie, ce si petit pays, le « pays le plus pauvre d’Europe », et ses habitants – ceux qui ont depuis quelques mois enfin obtenu le sacré Graal, le droit de se rendre dans l’espace Schengen sans visa, mais ne sont tout de même pas des membres à part entière du paradis de la démocratie et des droits de l’homme – sont les marionnettes et le terrain de jeu des puissants du continent, l’Union européenne et la Russie, qui au lieu de promouvoir des valeurs communes, la culture européenne, et d’éviter l’avènement d’une société de consommation à tout crin, préfèrent se battre « pour » leur « voisinage commun ». La Moldavie, cet État inaperçu, est une Ukraine miniature en devenir si les relations des uns avec les autres ne sont pas bientôt redéfinies.

À l’occasion des élections locales des 14 et 28 juin, j’ai passé un mois et demi en Moldavie. J’ai rencontré toutes sortes de gens, et parcouru des kilomètres et des kilomètres, dans la partie centrale du pays, qui s’étend d’Est en Ouest. La Moldavie est une des quinze républiques d’URSS qui ont pris leur indépendance en 1991. Ce petit pays s’étendant du Nord au Sud, coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, privé, malgré une grande proximité, d’accès à la mer Noire, vit, depuis lors, une histoire agitée.

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Crise des réfugiés en Europe, déplacés internes en Ukraine : état des lieux et solutions

Почему миграцией не является проблема и какие она вызовы вызывает для Евросоюза? Что украинское государство может и должно делать, чтобы помочь перемещенным из-за войны лицам?

Pourquoi la migration n’est pas un problème, et quels défis pose-t-elle pour l’Union européenne ? Why migration is not a problem, and what challenges does it constitute for the EU?

Позавчера украинский канал Громадксое (Hromadske TV) взял у меня интервью о всё ухудшающей ситуацией беженцев в Европе и оВнутренне Перемещенных Лицах в Украине.

Porte-parole de Nouvelle Donne : pourquoi je quitte le parti et quelles perspectives citoyennes pour demain

J’ai adhéré à Nouvelle Donne fin 2013. C’était mon premier engagement dans un parti, porté par l’espoir de modifier le cours des choses, de rendre notre société meilleure. Grâce à un espace nouveau, innovant, unique, à même de rassembler des énergies citoyennes. L’espoir de mettre en œuvre des propositions concrètes et efficaces pour en finir avec la crise.

Aujourd’hui c’est précisément cet espoir qui fait défaut. Nous pouvons bien sûr toujours changer le monde, Podemos et Syriza sont là pour nous le rappeler. Je suis malheureusement désormais convaincue que ce n’est pas Nouvelle Donne qui parviendra pas à insuffler le changement.

Mes tentatives, aux côtés de beaucoup d’autres militant.e.s, de participer à la définition de notre cap, ont été nombreuses, dynamiques, sincères. Et toujours vaines.

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Des Mistral gagnants pour la paix dans le monde

« D’un petit malheur, naît souvent un grand bienfait. » Et si l’Europe profitait de l’occasion entrouverte par la dénonciation de l’accord de vente des Mistral français à la Russie pour relancer l’idée d’une force de défense – au sens de la promotion et du maintien de la paix – commune, européenne, de Paris à Vladivostok ? Et ainsi repenser les relations stratégiques sur tout le continent, au-delà des 28, dans une perspective inclusive ?

Un article co-signé avec Arnault Graves et publié par le Huffington Post, à retrouver ici !

Mistrals gagnants-gagnants

Proposition citoyenne innovante pour une paix plus durable en Europe, de l’Atlantique à l’Oural, du Cap Nord à Lampedusa

Lettre ouverte à

Monsieur le Président de la République française,
Monsieur le Président de la Commission européenne.

Défense européenne

En ce lendemain de fêtes commémorant dans les pays de l’Union européenne le 8 mai, dans les pays d’ex-URSS le 9 mai, la fin de la Seconde Guerre mondiale,

En ce lendemain de fête marquant le début de la construction communautaire, le 9 mai,

Force est de constater que la paix n’est pas définitivement acquise sur le continent européen, alors qu’il reste un lieu de refuge pour de nombreuses victimes de conflits et pour des migrants souffrant déjà des conséquences du réchauffement climatique.

Dans ce contexte, les débats entourant la création d’une force d’intervention européenne n’ont pour l’instant jamais abouti.

Nous, citoyens européens, considérons qu’il faut relancer la construction européenne en revenant aux fondamentaux qui l’ont conçue : construire et consolider la paix sur le continent européen, en créant une Force de maintien de la paix et d’intervention humanitaire.

Cette force doit pouvoir être ouverte aux pays du continent européen hors Union européenne, membres du Conseil de l’Europe, dont la Russie et l’Ukraine.

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